Odessa : Barbarossa en images (mission 8)
Publié : 11 mai 2011, 11:56
ODESSA 8
[NDA : une fois encore, la récupération du briefing original de Nyv m'a permis de céder à la facilité...
]
27 juillet 1941.
Résumé du tragique épisode précédent :
Alors que les "lourds" étaient très occupés à disperser leurs appareils dans les faubourgs d'Akerman, la petite sauterie organisée en l'honneur de trois pilotes a viré à l'aigre avec une invasion de la base par les forces de l'Axe. Après quelques baffes distribuées aux abrutis qui, croyant à un spectacle organisé pour l'occasion, applaudissaient comme des otaries, il fallut sonner le branle-bas de combat. Le valeureux Lampatex fut désigné pour rapatrier le Général du Front Sud, venu pour l'occasion, vers Odessa à bord d'un TB-3. Attaqué sur le chemin par la chasse roumaine, il n'eut cependant d'autre choix que de se vacher à mi-chemin...
Sans autre discussion, les pilotes remontèrent dans leur cockpit et décollèrent à nouveau, sans toutefois emporter de carburant supplémentaire... Devant l'urgence de la situation, toutes les forces disponibles – un Pe2 et quatre IL-2 – accompagnèrent les quatre Mig-3...
Une soute à bombe d'IL-2 n'étant pas vraiment pas un endroit où l'on peut décemment ranger un Général, deux U-2, pilotés par Bolger et un type ressemblant tellement à Tex qu'il doit s'agir de son frère jumeau, décollent également d'Odessa avec pour mission de récupérer l'huile. Une huile bouillante, qui plus est, vu son état d'énervement...
Résumé de l'épisode précédent, encore :
Le décollage chaotique de l'aérodrome attaqué n'avait pas permis à tout le monde d'avoir la chance de se faire pourrir par le commandant à Odessa à leur retour... Parmi les infortunés, Warpig et Riri. Le premier, moteur mouché par un mitrailleur de Bf 110, avait réussi à planer jusqu'à la base pour s'y poser sur le ventre. Le second, frappé par une bombe particulièrement fourbe pendant son décollage, devait lui aussi renoncer à rester dans les airs et posa son épave à quelques kilomètres au sud des combats...
Alors que leurs nouveaux amis s'occupent de faire diversion, Riri et Warpig font démarrer les moteurs de leurs Mig et s'élancent. Pas le temps de faire de fioriture, et afin d'éviter les cratères et les positions allemandes, ils prennent la piste comme ils le peuvent, à savoir dans sa largeur...
Ignorant tout des funestes événements et du programme de camping sauvage imposé au précieux général, les deux chasseurs font route vers Odessa en espérant ne pas être en retard pour l'apéro. Toutefois, un détail chiffonne Warpig...
- Dis donc, Riri, je commence à comprendre pourquoi il nous suggérait de prendre les U-2... Mon Mig contient juste assez de fuel pour rejoindre Odessa.
- Te plains pas, je viens de m'apercevoir que le mien n'a même pas de munitions...
- Hahaha !
- Et ça te fait marrer ?
- Ouais, si on croise des ennemis, y seront tous pour mouhhaaaaaa !
- Et si tu passes en régime du combat, tu crameras ton précieux carburant...
- M'en fous, je planerai jusqu'à Odessa. Ca plane bien un Mig. J'en suis sûr.
Un peu plus au sud, les secours s'organisent déjà. Incapables de voler en formation avec les U-2 sans risquer un mortel décrochage, la meute hétéroclite est partie devant et cercle au-dessus du TB-3 abritant le précieux général.
A bord de leurs biplans, Bolger et son acolyte ne peuvent manquer le lieu du crash. « Bon, il ne reste plus qu'à espérer qu'on arrive à les rejoindre avant qu'ils ne tombent en panne sèche... »
A ce moment, l'équipe de sauvetage ignore qu'elle n'est pas seule dans le ciel... 4 IAR aperçoivent en effet deux contacts suspects, qui ne sont autres que Partizan et Pecos. A bord de leurs Mig, ils assurent la couverture haute de l'opération...
Et ce qui devait arriver arriva. Rassembler des Mig et des IAR dans le même espace aérien, c'est comme coller un pitbull et un nouveau-né dans une cave : ça finit invariablement par saigner. 2Pattes essuie ici, sans conséquence, la rafale d'un Roumain fermement décidé à lui refaire le pare-brise (tradition qui s'est perpétuée depuis).
C'est précisément sur ces entrefaites que Riri et Warpig, les échappés de Rauchowka, arrivent dans les parages. Mais très haut. Ben oui, les Mig-3 taxés à l'arrache sont des appareils non modifiés. Sans le merveilleux moteur AM-38 récupéré sur les IL-2, leurs coucous ne sont pas dans leur élément sous 3000 mètres d'altitude, alors ils ont grimpé. En plus, des fois que Warpig aurait besoin de terminer en plané... Toujours est-il que depuis leur perchoir, les deux pilotes aperçoivent les traçantes rouges caractéristiques des vils roumains.
- Dis donc le cochon, tu as une idée de ce qui se passe en bas ?
- Pas la moindre, répond son ailier en poussant sur le manche... Tout ce que je sais, c'est que c'est toi qui va faire le lapin ! Gnhin ! Hin ! Hin !
Au même moment, les deux U-2 ont rejoint le site du crash. Reste une interrogation de taille : où poser leur coucou ? Car la région, si plate paraît-elle vu d'en haut, s'avère de plus en plus vallonnée à mesure que les pilotes se rapprochent du sol.
La preuve : un simple talus suffit à contrarier Bolger et à lui faire planter la tête dans le sol. Et comme le veut la célèbre tradition militaire : "il va falloir envoyer une équipe de secours pour aider l'équipe de secours"...
Heureusement, le jumeau / double / clone de Lampatex parvient à immobiliser son U-2 non loin du TB-3. Afin d'assouvir sa curiosité, il décide d'aller saluer le Lampatex qui pilotait le TB-3 et que le Général - dont la capacité pulmonaire semble infinie puisqu'il n'a eu de cesse d'insulter l'équipage depuis l'atterrissage forcé sans avoir jamais donné l'impression de reprendre sa respiration - semble vouloir vouer aux pires gémonies. Contrairement aux théories en vigueur, la rencontre des deux Lampatex n'a provoqué ni faille spatio-temporelle, ni trou noir dimensionnel aspirant tout de la poussière sous le tapis jusqu'à l'Humanité dans son intégralité. Non, le premier a payé une clope à l'autre, ils ont regardé d'un œil anxieux le gradé tout rouge avant de l'inviter à rejoindre son nouveau taxi : la place de mitrailleur de l'U-2. D'après les témoignages, en voyant l'appareil, le Général aurait enfin commencé à montrer des signes de faiblesse et subi un début de malaise vagal... Imperturbable, le Lampatex numéro 2 redécolle et file droit vers Odessa, tandis que plus haut, les combats font toujours rage.
Quatre Mig partis d'Odessa, plus les deux retardataires qui se joignent à la fête... L'avantage est clairement du côté de l'Armée Rouge. Pas de quoi inciter certains à assurer le coup, cependant... Devant la pénurie de Pe-2, Partizan a accepté de monter dans un chasseur et, rendu tout fou par les exceptionnelles performances du "Pur-Sang de la Toundra", prend des risques inconsidérés. A vouloir flinguer cet IAR à moins de huit mètres cinquante de distance, il fini tout naturellement par lui administrer le très officiel bisou communiste qui causera la perte des deux appareils.
Plus classique, plus sobre, 2Pattes se contentera d'utiliser ses mitrailleuses pour faire un sort à deux autres Roumains. Le quatrième (et dernier) avait déjà commencé à fuir sans demander son reste.
Tout le dispositif pouvait enfin rentrer. Le général fut ramené intact (il y avait bien cette petite veine sur la tempe très gonflée, mais a priori rien de grave). Mais la journée ne pouvait s'achever de si belle manière, non... Le dernier Pe-2 de l'escadrille, piloté par Jumper, devait connaître une fin tragique alors qu'il venait d'entamer son approche. Voyant dangereusement approcher l'IL-2 de Horton, on suppose que le mitrailleur de Jumper a dû hésiter lui coller une petite rafale pour l'inciter au respect des distances de sécurité. Peut-être aurait-il dû, car quelques secondes plus tard, les deux appareils disparaissaient dans une boule de feu.
[NDA : une fois encore, la récupération du briefing original de Nyv m'a permis de céder à la facilité...
]27 juillet 1941.
Résumé du tragique épisode précédent :
Alors que les "lourds" étaient très occupés à disperser leurs appareils dans les faubourgs d'Akerman, la petite sauterie organisée en l'honneur de trois pilotes a viré à l'aigre avec une invasion de la base par les forces de l'Axe. Après quelques baffes distribuées aux abrutis qui, croyant à un spectacle organisé pour l'occasion, applaudissaient comme des otaries, il fallut sonner le branle-bas de combat. Le valeureux Lampatex fut désigné pour rapatrier le Général du Front Sud, venu pour l'occasion, vers Odessa à bord d'un TB-3. Attaqué sur le chemin par la chasse roumaine, il n'eut cependant d'autre choix que de se vacher à mi-chemin...
- золотая рыбка à аквариум, répondez аквариум.
- Tschhhhhh...
- золотая рыбка à аквариум, le général Tyulenev est en ligne et désire parler à аквариум, répondez..
- Schhhhhhhhhhhhh
- Rien à faire, la radio est morte Tovarich Tex, ou alors c'est Andreï qui ne fait pas une bonne antenne...
- Ahhh дерьмо, on plie un truc en se posant et faut que ce soit justement le mât radio... C'est bon Andreï, tu peux descendre de là !
Nos amis étaient loin de se douter que l'émetteur fonctionnait très bien, mais pas la réception. Cela n'avait pas échappé à quelques oreilles indiscrètes du coin. Le Russe avait tellement peu de radio à disposition qu'il ne l'utilisait que pour les infos vraiment importantes, cela valait donc le coup de garder un oeil sur les fréquences de temps en temps et certains l'avaient bien compris !
- Oberst !
- Ja
- AcDiviDé radio ZecDor Bruno Zaesar 258.2581.5, Fous TeFriez écoutez Za...
- Poizzon Rouche... aGuarium.. Z'est quoi zes indiGatifs ??!!"
- Addendez...
- Gueneral Tyulenev !! LE Gueneral Tyulenev ?? On a Gui Tans le Goin ?
- Hanz et Franz de la 1ere Staffel
- T'accord, Gu'ils aillent CHeter un oeil, Ze Grois Gu'on a Direr le Cros lot
Encore abasourdis par tant d'émotions intenses, nos vaillants rescapés du 4IAP se dirigent vers ce qu'il reste de la tour d'Odessa pour faire le point.
Le récent bombardement avait complètement abattu le côté Ouest du bâtiment, il n'était donc pas difficile d'entendre le Commandant s'exprimer calmement depuis l'autre bout du parking.
"VOUS AVEZ QUOI ???!!!!!!! NON MAIS JE REVE, PLANTER LE COMMANDANT EN CHEF DU FRONT SUD AU MILIEU DE NULLE PART ??!!"
L'officier en charge n'était donc manifestement pas de bonne humeur.
- Youri, contactez-les moi.
- Da Tovarich Commandant
- Vous, faites partir l'appareil de secours immédiatement ! Vous quatre, redécollez illico et reprenez la couverture de la position du crash que vous n'auriez jamais du quitter !
- Mais c'est que... la radio... et... et.. le pétrole...
- IMMEDIATEMENT !
Sans autre discussion, les pilotes remontèrent dans leur cockpit et décollèrent à nouveau, sans toutefois emporter de carburant supplémentaire... Devant l'urgence de la situation, toutes les forces disponibles – un Pe2 et quatre IL-2 – accompagnèrent les quatre Mig-3...
Une soute à bombe d'IL-2 n'étant pas vraiment pas un endroit où l'on peut décemment ranger un Général, deux U-2, pilotés par Bolger et un type ressemblant tellement à Tex qu'il doit s'agir de son frère jumeau, décollent également d'Odessa avec pour mission de récupérer l'huile. Une huile bouillante, qui plus est, vu son état d'énervement...
Résumé de l'épisode précédent, encore :
Le décollage chaotique de l'aérodrome attaqué n'avait pas permis à tout le monde d'avoir la chance de se faire pourrir par le commandant à Odessa à leur retour... Parmi les infortunés, Warpig et Riri. Le premier, moteur mouché par un mitrailleur de Bf 110, avait réussi à planer jusqu'à la base pour s'y poser sur le ventre. Le second, frappé par une bombe particulièrement fourbe pendant son décollage, devait lui aussi renoncer à rester dans les airs et posa son épave à quelques kilomètres au sud des combats...
Pendant tout ce temps, les combats faisaient toujours rage sur le terrain contesté de Rauchowka. Le Commandant de base était bien décidé à bouter le Roumain hors de son espace vital, tout le personnel resté au sol avait donc pris les armes et vendait chèrement sa peau. Au moins, le 4IAP au complet avait pu décoller sain et sauf.
3 minutes après le décollage, quelle ne fut pas sa surprise de voir débarquer un de ses Mig; ce dernier vint se vautrer en plein milieu du parking Nord Est, pile dans la ligne de feu des belligérants.
L'appareil, posé délicatement sur son ventre, s'immobilise rapidement ; les tirs se concentrent alors sur la carlingue et c'est sous les feux de l'enfer que son pilote doit s'extirper de son cockpit, arme personnelle à la main, faisant feu par dessus l'épaule.
- прекращении огня! Pugachev, Foutu Cossack, Cessez le feu j'ai dis !! Leitnant Warpig ?!!! Par ici, vite !
- Put... Vladimir, j'ai pas rêvé là, vous avez essayé de me descendre ?!
- On est rudement content de vous voir mon Leitnant !
- Mouais, j'aimerais pouvoir en dire de même... Un de ces pourris m'a collé une bastos direct dans les cylindres... Même pas pu le rattraper pour lui balancer l'avion en pleine poire !
Puis, indiquant un des rares abris encore intact :
- Le Camarade commandant est de ce côté, Leitnant !
- Leitnant, Mais qu'est ce que vous fabriquez ici ?!!
- ...
- Content de vous re...
- Sauf votre respect, Camarade commandant, je préfèrerai être là haut...
- Gmpf, oui évidemment ! Ces pilotes... L'évacuation du matériel est presque achevée. Qu'est ce que c'est que ça, le TB3 qui rentre ?!!
- Négatif Camarade Commandant, c'est un JU52, la 2e vague de paras. J'ai déjà vu ça, ils vont essayer de prendre la piste pour prévenir tout autre décollage, un autre devrait suivre pas loin, ses gars vont nous contourner et bang...
- On en a encore eu un, regardez, il fuit la queue entre les jambes vers nos lignes l'imbécile de Fritz.
- Celui là, c'est un des nôtres... N°11, tiens, ça me dis quelque chose... Ce ne serait pas... ?
- дерьмо !
30 minutes plus tard...
- Ah les fourbes, les voilà, et ils nous encerclent !
- Ca va devenir tendu dans le coin. Tenez-vous prêt !
- Tu veux pas plutôt pointer ce truc vers les Allemands Alexeyev ? Tu me rends nerveux.
- Da.
- Feu à volonté ! Clouez-les moi sur place !
- Attendez... Mais que ?
A toute blinde (ndr: soit dans les 40km/h à l'époque..), voilà qu'un vieux camion de ferme surgit du bosquet voisin et vient s'écraser sur les positions des fallshirmjäger, semant la pagaille dans les rangs.
Deux silhouettes s'extraient de l'épave accidentée, et accourent vers nos compères.
"Tir de couverture !"
- Riri ?!
- Vlàtipa qu'il pleut des Leitnant !
- Ils ont ruiné mon zinc avec leurs éclats de bombes ! J'ai d'abord pensé rejoindre la Crimée mais je ne pouvais pas laisser passer ça... Il fallait que je revienne en chercher un autre pour leur botter les fesses.
- Et c'est qui lui ??
- Oh lui, c'est...
- BorisOstradanieBastryucski
- Voilà, c'est... Bob. Donc Bob cherchait du feu pour allumer sa clope, j'ai juste eu à pointer l'aérodrome et avec tous les incendies...
- Ouep, d'ailleurs, si vous voulez bien m'excuser Camarades...
- Il va où là ?
- Bah chercher du feu sans doute... Qu'est ce que j'en sais ?
- ...
- Si vous voulez remontez vous battre, il reste quelques appareils planqués. Malheureusement il n'y a pas grand choix, et les seuls accessibles d'ici sont ces deux là.
- Oh mais c'est parfait, deux chasseurs!! Sont tout beau tout propre !
- Naannn pas ceux là, leur ravitaillement a été interrompu et je ne pense pas qu'ils soient armés. Non, ce sont les deux à droite dont je parle...
- Où donc ?
- Là! Juste là !
- Quoi les brouettes avec deux paires d'ailes ??!
- La blague... Des U2 !
- Ca vole même pas, ça rame!
- De toute façon j'ai pas la qualif...
- Du coup on va prendre les Mig quand même.
- C'est vous qui voyez. Camarades, après vous...
A peine 30 secondes plus tard...
- Bon les gars sont en place. On peut vous donner 1 ou 2 minutes de diversion, mais n'escomptez guère plus. Dès qu'ils entendront les moteurs démarrer, nul doute qu'ils vous balanceront tout ce qu'ils ont pour vous empêcher de partir !
- Ca devrait le faire, si on arrive à atteindre la piste, par le côté Sud c'est le plus court...
- C'est bourré de cratères par là Camarade, si vous essayez de passer, c'est l'Autruche...
- Merd... Ok par la sortie Nord alors.
- Et c'est justement là ou sont retranchés tous nos nouveaux amis...
- Hmmm... Il nous faudrait un deuxième camion !
Alors que leurs nouveaux amis s'occupent de faire diversion, Riri et Warpig font démarrer les moteurs de leurs Mig et s'élancent. Pas le temps de faire de fioriture, et afin d'éviter les cratères et les positions allemandes, ils prennent la piste comme ils le peuvent, à savoir dans sa largeur...
Ignorant tout des funestes événements et du programme de camping sauvage imposé au précieux général, les deux chasseurs font route vers Odessa en espérant ne pas être en retard pour l'apéro. Toutefois, un détail chiffonne Warpig...
- Dis donc, Riri, je commence à comprendre pourquoi il nous suggérait de prendre les U-2... Mon Mig contient juste assez de fuel pour rejoindre Odessa.
- Te plains pas, je viens de m'apercevoir que le mien n'a même pas de munitions...
- Hahaha !
- Et ça te fait marrer ?
- Ouais, si on croise des ennemis, y seront tous pour mouhhaaaaaa !
- Et si tu passes en régime du combat, tu crameras ton précieux carburant...
- M'en fous, je planerai jusqu'à Odessa. Ca plane bien un Mig. J'en suis sûr.
Un peu plus au sud, les secours s'organisent déjà. Incapables de voler en formation avec les U-2 sans risquer un mortel décrochage, la meute hétéroclite est partie devant et cercle au-dessus du TB-3 abritant le précieux général.
A bord de leurs biplans, Bolger et son acolyte ne peuvent manquer le lieu du crash. « Bon, il ne reste plus qu'à espérer qu'on arrive à les rejoindre avant qu'ils ne tombent en panne sèche... »
A ce moment, l'équipe de sauvetage ignore qu'elle n'est pas seule dans le ciel... 4 IAR aperçoivent en effet deux contacts suspects, qui ne sont autres que Partizan et Pecos. A bord de leurs Mig, ils assurent la couverture haute de l'opération...
Et ce qui devait arriver arriva. Rassembler des Mig et des IAR dans le même espace aérien, c'est comme coller un pitbull et un nouveau-né dans une cave : ça finit invariablement par saigner. 2Pattes essuie ici, sans conséquence, la rafale d'un Roumain fermement décidé à lui refaire le pare-brise (tradition qui s'est perpétuée depuis).
C'est précisément sur ces entrefaites que Riri et Warpig, les échappés de Rauchowka, arrivent dans les parages. Mais très haut. Ben oui, les Mig-3 taxés à l'arrache sont des appareils non modifiés. Sans le merveilleux moteur AM-38 récupéré sur les IL-2, leurs coucous ne sont pas dans leur élément sous 3000 mètres d'altitude, alors ils ont grimpé. En plus, des fois que Warpig aurait besoin de terminer en plané... Toujours est-il que depuis leur perchoir, les deux pilotes aperçoivent les traçantes rouges caractéristiques des vils roumains.
- Dis donc le cochon, tu as une idée de ce qui se passe en bas ?
- Pas la moindre, répond son ailier en poussant sur le manche... Tout ce que je sais, c'est que c'est toi qui va faire le lapin ! Gnhin ! Hin ! Hin !
Au même moment, les deux U-2 ont rejoint le site du crash. Reste une interrogation de taille : où poser leur coucou ? Car la région, si plate paraît-elle vu d'en haut, s'avère de plus en plus vallonnée à mesure que les pilotes se rapprochent du sol.
La preuve : un simple talus suffit à contrarier Bolger et à lui faire planter la tête dans le sol. Et comme le veut la célèbre tradition militaire : "il va falloir envoyer une équipe de secours pour aider l'équipe de secours"...
Heureusement, le jumeau / double / clone de Lampatex parvient à immobiliser son U-2 non loin du TB-3. Afin d'assouvir sa curiosité, il décide d'aller saluer le Lampatex qui pilotait le TB-3 et que le Général - dont la capacité pulmonaire semble infinie puisqu'il n'a eu de cesse d'insulter l'équipage depuis l'atterrissage forcé sans avoir jamais donné l'impression de reprendre sa respiration - semble vouloir vouer aux pires gémonies. Contrairement aux théories en vigueur, la rencontre des deux Lampatex n'a provoqué ni faille spatio-temporelle, ni trou noir dimensionnel aspirant tout de la poussière sous le tapis jusqu'à l'Humanité dans son intégralité. Non, le premier a payé une clope à l'autre, ils ont regardé d'un œil anxieux le gradé tout rouge avant de l'inviter à rejoindre son nouveau taxi : la place de mitrailleur de l'U-2. D'après les témoignages, en voyant l'appareil, le Général aurait enfin commencé à montrer des signes de faiblesse et subi un début de malaise vagal... Imperturbable, le Lampatex numéro 2 redécolle et file droit vers Odessa, tandis que plus haut, les combats font toujours rage.
Quatre Mig partis d'Odessa, plus les deux retardataires qui se joignent à la fête... L'avantage est clairement du côté de l'Armée Rouge. Pas de quoi inciter certains à assurer le coup, cependant... Devant la pénurie de Pe-2, Partizan a accepté de monter dans un chasseur et, rendu tout fou par les exceptionnelles performances du "Pur-Sang de la Toundra", prend des risques inconsidérés. A vouloir flinguer cet IAR à moins de huit mètres cinquante de distance, il fini tout naturellement par lui administrer le très officiel bisou communiste qui causera la perte des deux appareils.
Plus classique, plus sobre, 2Pattes se contentera d'utiliser ses mitrailleuses pour faire un sort à deux autres Roumains. Le quatrième (et dernier) avait déjà commencé à fuir sans demander son reste.
Tout le dispositif pouvait enfin rentrer. Le général fut ramené intact (il y avait bien cette petite veine sur la tempe très gonflée, mais a priori rien de grave). Mais la journée ne pouvait s'achever de si belle manière, non... Le dernier Pe-2 de l'escadrille, piloté par Jumper, devait connaître une fin tragique alors qu'il venait d'entamer son approche. Voyant dangereusement approcher l'IL-2 de Horton, on suppose que le mitrailleur de Jumper a dû hésiter lui coller une petite rafale pour l'inciter au respect des distances de sécurité. Peut-être aurait-il dû, car quelques secondes plus tard, les deux appareils disparaissaient dans une boule de feu.
Heureusement que c'est pas le général que j'ai emplafonné, bon pour moi ca ne changerai pas grand chose 
mais pour ma famille peut-être 
et 
à tous les deux.
