Et quelles formidables conditions climatiques que voilà pour la mission du jour. Le jour est en train de tomber, c’est limite le blizzard. Que demander de mieux pour aller aider, à nouveau, les troupes de Mga menacées d’encerclement ? Mais foin de mauvais esprit… On le sait, maintenant : les pilotes de la Luft sont les meilleurs et leurs appareils surclassent les tracteurs soviétiques. Alors même avec une bombe sous le ventre, on est prêts à les recevoir s’ils ont l’audace de pointer leur vilain nez rougi par le froid et les abus de vodka ! Grouik !
Les quinze Focke-Wulf s’élancent. Et on a beau être l’élite mondiale de la chasse, force est d’admettre que dans ces conditions, le regroupement s’avère un petit peu délicat.
Arrivée aux alentours de Mga. Le groupe de Nyv est soudainement étreint par le doute.
« - Y a deux contacts au-dessus de nous, là…
- Ca doit être être le groupe Engel
- Ah non, c’est pas nous, ça doit être des retardataires du groupe Schnaps…
- Négatif. Oui, on est paumés, mais pas dans votre coin.
- Hmmm… Ils sont en formation serrée… C’est sûrement pas des gars à nous… On va quand même larguer les bombes, des fois que… »
Pas franchement des gars à eux, non… La VVS tombe sur le groupe de Nyv plus vite qu’un lion affamé sur un nouveau-né abandonné. Et cette fois, ce ne sont pas les apprenti-pilotes de la dernière fois qui sont de sortie. Non, cette fois, c’est l’arme secrète de l’armée rouge qui est là : des super-pilotes génétiquement modifiés, entraînés à courir nus dans la neige et à décapiter des moineaux à 800 mètres avec un lance-pierre. Peetch est le premier à tomber, sans même avoir le temps de comprendre ce qui lui arrivait.
Iceman ne tardera pas à connaître le même sort. Bloqué dans son siège par la force centrifuge, les joues gonflées comme celle d’un hamster en raison du vent qui s’engouffre dans sa bouche, il ne peut guère plus que vérifier si la VNE annoncée dans le manuel était correcte… « Haha, ça tient 10 km/h de plus que prévu » se dit-il avant que son appareil ne se disloque dans les airs, bien avant d’avoir même touché le sol.
Le groupe de 2Pattes tenta bien d’orbiter pour trouver l’objectif… Mais d’autres super-pilotes-mutants apparaissent et forcent le groupe à larguer, à son tour, ses bombes dans la nature pour faire face. Gnou, poursuivi par deux cybercommunistes, n’est pas mécontent de voir son leader disperser aux quatre vents l’un de ses poursuivants.
Warpig enchaîne sur le second Russe qui en voulait à l’ongulé. « Hop, mon gros 20mm dans ton aile, et le sol, c’est par là ! »
Alors que le combat fait rage au-dessus de la couche nuageuse, les IL-2 de Tonton Joseph en profitent pour attaquer les blindés allemands à Mga.
On se sent quand même mieux en reformant un ptit groupe… La paire 2Pattes – Warpig du groupe Engel est rejointe par Loul et Riri, du groupe Shnaps. Un sentiment de sécurité qui n’est que relatif, les événements le prouveront…
Dans sa tentative d’échapper aux « ÜberKommunisten », Gnou s’est retrouvé sous la couche… Et repère l’objectif primaire de la mission : l’artillerie située à l’ouest de Mga. « Plus de bombe ? Pas grave, il reste les canons de 20mm. » Ca va chier.
Et ça chiera. Bien dans la colle. Accueilli par un concert de dca, Gnou laissera une aile derrière lui et plantera magnifiquement son appareil dans le sol gelé d’URSS. Consolation : dans le choc, une de ses pales d’hélice incandescentes ira se ficher dans la réserve de munitions de cette artillerie. Bien fait !
Le groupe Cocotte est, lui, le seul à avoir conservé ses bombes. A la recherche d’objectifs, Bed, Shane et Pilax ont parfaitement conscience de l’impérieuse nécéssité d’en faire un très très bon usage. Et justement, Pilax, qui repère un convoi, s’aligne parfaitement, largue sa bombe de 500 kg et explose la quasi-totalité des véhicules. Seuls trois semi-blindés en réchappent. C’est bien dommage. Car les occupants de ces trois véhicules vont pouvoir rapporter à l’Etat Major qu’un rigolo en FW-190, avec une pin-up dans un verre peinte sur le fuselage, n’a rien trouvé de mieux que de volatiliser un convoi de la Wehrmacht. On l’applaudit bien fort.
Plus haut, dans la crasse, un autre drame se noue. La relative tranquillité du groupe de 2Pattes est odieusement troublée par de nouveaux pilotes goinfrés d’ogm et irradiés au plutonium depuis leur jeunesse. Celui-là, grâce à sa vision bionique et une simple mitrailleuse, fait sauter un à un les rivets qui maintient l’aile gauche de Warpig collée à son avion. Après avoir déséspérement et ridiculement tenté de la rattraper à l’aide de sa main gauche, le cochon décide de s’éjecter.
Un sort que connaîtra 2Pattes quelques instants plus tard. Mais comment lutter quand on n’est qu’un simple être humain face à ces monstrueuses créatures hybrides contre-nature, mi-homme, mi-communiste ?
Avec une déflexion qui provoquerait un strabisme divergent chez n’importe quel pilote normalement constitué, le Cyber-Youri lui ôte une profondeur. Puis une aile. Puis tout espoir. A son tour, 2Pattes se dit qu’il va être temps de prendre le frais.
Occupé à vouloir venger ses potes, Loul ne voit pas arriver l’ailier de sa proie. Bilan : des trous un peu partout, un avion aussi contrôlable qu’une savonette enduite d’huile d’olive, et le besoin soudain de voir si la neige n’est pas un peu plus blanche au-dessus de ses lignes.
Mais il ne sera pas dit que l’attaque au sol aura été totalement enrayée. Bed repère en effet un train soviétique et opère derechef à une livraison de gros cachou droit dans les gencives.
Ce faisant, il réduit en cendres le train… ainsi que son ailier Shane, qui le suivait d’un peu trop près (ou pas assez, c’est une question de point de vue) et qui s’est vu volatilisé par le souffle de la bombe. Y a des jours, comme ça, que voulez-vous…
Face à trois PAO (pilotes assistés par ordinateur), Nyv est lui aussi contraint d’abandonner une aile en signe de soumission. Il va être l’heure de rentrer, là, non ?
Rentrer… Lampatex n’aurait pas demandé mieux… Mais les cyber-communistes, à l’odorat si fin qu’ils repèrent une seule goutte de sueur teutonne dans un rayon de dix kilomètres, n’ont pas l’intention de le laisser filer. 30 secondes plus tard… C’est l’éjection.
Loul sur le chemin du retour, Pilax déjà loin à se demander s’il va devoir changer de nom et/ou de sexe pour éviter les foudres de la hiérarchie après son bombardement fratricide, il ne reste plus que Bed et Riri sur zone. Ce dernier, sans doute agacé par la tournure qu’on pris les événements, explose consécutivement les deux Yak qui se trouvaient sur le chemin entre eux et la base.
Loul, dans son épave, est parvenu à rallier la base. Pour cet exploit, et pour avoir réussi à poser (bien qu’avec assez peu d’élégance, mais on ne va pas faire la fine bouche) son FW-190 sans lui infliger plus de dégâts qu’il n’en avait déjà, il sera d’ailleurs cité à l’ordre du jour.
Loul et Bed, désormais posés, peuvent annoncer à Riri et Pilax la dernière bonne nouvelle de la journée : les sirènes de la base retentissent. Il y a donc des ennemis dans le secteur… Riri ne tarde pas à repérer deux Pe-2 qui faisaient du tourisme dans la région. Sa soif de sang encore inassouvie, il massacre les bimoteurs soviétiques comme à la fête foraine avant de retourner dans le circuit d’atterrissage.
Avant de partir à l’est, les pilotes de la Luftwaffe ont pris des cours de ski. Ben oui, ça peut servir, avec toute cette neige. Ce qu’ils ont le mieux retenu fut le « planter de bâton » (ça et le vin chaud, bien sûr). Au point de vouloir adapter la technique à l’aéronautique. Riri nous gratifie donc là d’un superbe « planter de roulette » du meilleur effet.
Alors que Pilax, dans une perspective plus délicate, mais non moins spectaculaire, s’illustre avec un magnifique « planter de dérive ». Bravo l’artiste, et on applaudit bien fort les quatre survivants de cette funeste rencontre avec les Übermenschen de l’armée rouge.
Note de dernière minute : les services de renseignements m’informent que les rumeurs à propos de pilotes russes génétiquement et cybernétiquement modifiés ne sont que pur fantaisie mûries dans des cervelles imbibées de bière et de schnaps. Selon les derniers rapports, la déculottée subie par notre escadrille ne serait due qu’au simple fait que nous ayons volé comme des baltringues. Nous voilà rassurés !
un bon recit comme notre cochon de guerre sait les faires.
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