Journal personnel de « Hangover » Warpig
« Birmanie, Kunming, 20 décembre 1941.
Toujours rien… Mais alors, rien… Pas l’ombre du commencement d’un poil de mollet de pilote japonais. De vrais lions en cage, ces volontaires américains. Eux, à qui on a promis de furieux combats aériens, des avalanches de billets verts à chaque appareil nippon descendu en flammes… Ils n’ont pas eu le plaisir d’une seule rencontre avec l’ennemi. Les pilotes en viennent à mettre en jeu des tournées de vaisselle au poker, faute d’argent à miser.
Le bon côté des choses, c’est que l’AVG a été déplacé, il y a trois jours, de Toungoo à Kunming, plus à l’est. Donc plus près des lignes japonaises. Pendant le déménagement, certains espéraient bien, secrètement, voir les Jap tomber à bras raccourci sur la cible juteuse que constituaient les trois Ju-52, mais rien n’est arrivé. Ce qui n’est pas plus mal si l’on considère que les avions de transport avaient à leur bord, non seulement Olga Greenlaw, la seule présence féminine de la base aux superbes et interminables jambes, mais plus encore, le carburant de l’escadrille. Pas celui des avions, celui des pilotes. Pas moins indispensable, donc…
Pas le temps de continuer : l’alerte vient de retentir. Va-t-on enfin apercevoir quelques disques rouges dans le ciel aujourd’hui ? »
Scramble ! Une dizaine de bombardiers est signalée faisant route vers Toungoo, à 16 000 pieds d’altitude. Ouais, bon, le coup des bombardiers à intercepter, on le leur a déjà fait à Rangoon. Enfin, bon, pour le principe, Partizan prend la tête d’une formation de 16 P-40 afin de voir s’il n’y aurait pas moyen de leur faire coucou, à ces braves Japonais.
Riri et Vicking s’élancent dans la poussière de Kunming… « Allez, cette fois, c’est la bonne, on va les trouver, les lascars ! »
2Pattes et le groupe « Blue » font vrombir leurs moteurs Allison pour grimper au plus vite à 20 000 pieds. Ben oui, les premiers à les voir seront les premiers servis. En l’air aussi, c’est la jungle !
« Contacts ! Je les ai trouvés ! » Ces quelques mots à la radio suffisent à transformer la gueule des Tigres en rictus avides…
Warpig et Lampatex sont les premiers sur zone. Alors, on a dit : « de la méthode, de la concentration et de la patience »…
« Banzaaaaaaaaaaaï ! »
Ivre de joie, Warpig arrose dans tous les sens la formation de bombardiers avec la précision d’une taupe cataracteuse et parkinsonnienne. Quelques balles perdues, de ci, de là, terminent tout de même leur course dans un réservoir de Ki-21.
Quand 2Pattes et son groupe arrivent sur site, l’engagement a déjà bel et bien commencé. « Mais, mais, mais… Mais ils vont rien nous laisser, ces enfoirés ! »
Partizan et Pilax en formation ultra-super-méga-tip-top-serrée. « Pilax, j’ai perdu visuel sur tooaaaAAAAAAAAAAHHHH ! » furent les derniers mots du leader des P-40.
Waroff veut des sous. Plein. Au point d’oublier que se placer dans les six heures d’un bombardier revient à jouer à la roulette russe. On gagne cinq fois sur six, ce qui fait qu’on a tendance à oublier que le risque de se retrouver avec une boîte crânienne aérée est bien réel.
2Pattes privilégie lui les passes « safe », en « boom&zoom ». C’est pas le tout de gagner du fric, faut encore être en état de le dépenser ! (Manquerait plus que ce soit la famille, cette bande de planqués restés au pays qui ont plus de chances de mourir du cholestérol en ingurgitant des hamburger gras et à demi calcinés, que glorieusement sous le feu ennemi, qui en profite, non mais merde, quoi…)
La pagaille est semée dans les rangs nippons (tiens, on dirait une contrepétrie). Trois Sally décrochent du groupe et sont harcelés par Bolger et Bigbang. Sous le feu de ce dernier, l’équipage de ce Ki-21 décide que mourir pour la gloire de l’Empereur, c’est en fait très surfait, et décide de quitter précipitamment leur appareil.
Warpig pousse son traditionnel « Groooouuuuiiiiik » de victoire en voyant le moteur de son Ki-21 s’enflammer. Ses premiers 500$... « Fini, les putes des bas-quartiers borgnes et unijambistes ! A moi les filles de premier choix garanties à 50% sans maladie vénérienne ! Ouuuuééééééé ! »
Bed, qui repère lui aussi un groupe de retardataires, commence à sérieusement se goinfrer.
A la radio, en revanche, c’est la confusion qui règne. Au point que Riri, qui s’applique à enchaîner les passes de ¾ sur le Sally de tête, manque de percuter Kasp qui s’installe dans les six de la même cible. A son retour, Riri annoncera avoir ressenti plus tard un choc sourd sur son aile. Il s’agissait en fait de Waroff qui, dans la même situation, n’a pas eu autant de chance que Kasp. Et une deuxième collision, une. Waroff n’a toujours pas donné signe de vie depuis, d’ailleurs…
Les passes se succèdent. Les Ki-21 tombent les une après les autres…
…mais leur cible, Toungoo, est bientôt en vue… Au moins, celui-là ne l’atteindra pas !
« Rhhaaaa ! Meeerdeeuuuuuuuuhhhhhhh !!! » Warpig constate que seules ses mitrailleuses de nez crachent encore du plomb, signe d’un winchester imminent…
Eh oui… Il y croyait dur comme fer, celui-là, qu’il y arriverait. C’est rageaaaaaaant heeeeiiiin ?
Heureusement, il n’y a pas que les collisions pour causer des dégâts aux Tigres Volants. Gnou, lui, a pris une bonne vieille bastos dans le moteur par un mitrailleur, bien à l’ancienne, et autrement plus honorifique, faut avouer. Peu rassuré par les « couic couic » éructés par son moulin fumant, il préférera poser son Curtiss sur une base désaffectée des environs. C’est le moment de voir s’il a été attentif lors des cours de chinois…
Il ne reste plus que quelques Ki-21 en l’air, et encore loin derrière ceux de tête. Iceman termine celui-ci et voit l’équipage s’éjecter. On leur souhaite bonne chance pour la suite une fois au sol, tant l’amitié sino-japonaise est légendaire…
« Quel culot, fumer ainsi et garder le cap ! » Avec sa poignée de cartouches restantes, Warpig entreprend de sanctionner cette insolence.
Hum…
Ouais, bon, euh, c’est pas marqué dessus qu’il n’y a plus personne dedans, non plus, hein ! Et puis faut être sacrément tordu pour trimmer son zinc avec tant de finesse avant de s’éjecter… Pfffff…
Voilà, c’est le dernier… Bed a terminé de se goinfrer sur les trois Sally qui avaient tenté de se tirer discretos au ras des arbres…
C’est l’heure du retour à la base de Kunming. C’est l’allégresse, l’euphorie… Tout le groupe de japs a été décimé. Une incroyable fessée infligée à la toute puissante armée de l’air japonaise. Alors forcément, on se décontracte du côté de l’AVG. On se pose à hue et à dia dans n’importe quel sens de la piste. Bolger, qui vient de voir un Iceman, sur le point de se poser à contre-sens, remettre les gaz au dernier moment, plante sa « Belette » dans le sol.
Bigbang a lui déjà commencé à fêter ce succès et sa première future prime de victoire en sifflant, lors du trajet retour, une bouteille entière de calva, spécialité qu’un cousin éloigné lui envoyait de France sous pli discret et qu’il avait placée sous son siège en prévision de l’événement. Son besoin urgent de vider sa vessie (faudrait quand même pas qu’on croit qu’il a fait sous lui de trouille pendant le combat, m’enfin) le pousse à prendre lui aussi la piste à contre sens, sous les jurons de Bed qui avorte in extremis sa finale.
Tout ce petit monde décuitera rapidement après s’être fait sévèrement souffler dans les bronches par le Colonel Chennault en raison de l’organisation contestable (ou plutôt l’absence du moindre embryon de début d’organisation) de cette attaque. D’après lui, le jour où les bombardiers seront escortés, car ce jour viendra, surtout après les pertes subies par les Japonais aujourd’hui, cela tournera au massacre pour les Tigres Volants.
Il n’a sans doute pas tort.
Euh, ouais, bon, en attendant… C’EST A QUI DE PAYER LA TOURNEE ??? OUAAAAAIIIIIIIS !!!
ND : Désolé, pas d’images de la mission 3 de transport, mon plantage winbouze ayant rendu le track inexploitable… C’est dommage, y avait plein de photos sympas à faire : des atterros 3 points, des formation serrées comme à la parade, Olga Greenlaw en maillot de bain, Warpig signant la charte de sobriété des pilotes de l’AVG… Que des collectors…
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